PRATIQUES ARTISTIQUES DU PLAIDOYER

2. l’Art pour se réapproprier sa narration

« Nous devrions compter sur nous-même pour écrire notre propre histoire et valider notre propre existence. »

Zanele Muholi, photographe

La création artistique de personnes exclues de la norme permet de faire exister des histoires parfois tues et souvent invisibilisées. Par ailleurs, l’expression artistique permet une réappropriation du regard et de la parole. On arrête d’être regardé.e et raconté.e, et on se regarde et se raconte soi-même. Le résultat est une représentation plus juste, plus nuancée et plus proche de la réalité des personnes qui se racontent. Dans le cas de communautés marginalisées et criminalisées, se raconter est une manière pour les personnes concernées de reprendre le pouvoir et de se réapproprier des récits dont elles ont souvent été dépossédées. Des enjeux comme le male gaze1 ou le white gaze2 sont fondamentaux car les conséquences de récits racontés par d’autres ont souvent mené à la diabolisation, la caricature, le paternalisme ou l’objectification des personnes concernées.
Notre approche ne visera pas à imposer aux résident.e.s aux ateliers artistiques un format (documentaire, auto-fiction, etc.) mais de permettre à chacun.e, en toute liberté artistique, d’explorer des formes d’expression selon les sensibilités et préférences, la liberté artistique pour laisser l’expression des sensibilités et préférences de chacun.e, pour faire émerger la diversité des récits et des points de vue. Cela-dit, les objectifs de plaidoyer seront la boussole des projets artistiques qui viseront à incarner, défendre, mettre en scène, les combats portés par les résident.e.s.