L’art, comme le plaidoyer, implique d’imaginer un monde nouveau, de créer des utopies. Il s’agit d’inventer des possibles, que le plaidoyer visera à réaliser. Ainsi, l’art comme le plaidoyer visent au changement social et sociétal. Nous pensons donc que la dimension créative de l’expression artistique permettra de dépasser les frontières mentales que l’on peut ressentir face à l’ampleur des défis à relever et l’immobilisme qui peut en découler, pour mener à un plaidoyer plus innovant, plus audacieux.
Par ailleurs, l’art permet tout simplement de se faire du bien. Or comme le dit Audre Lorde, pour les communautés marginalisées, le « self-care » est un acte de résistance en lui-même, car il implique de refuser que la souffrance soit le corollaire de sa condition et permet de continuer à trouver l’énergie pour aider les autres. Ainsi, défendre un activisme qui n’est pas fondé uniquement sur la souffrance, la colère et le don de soi, mais aussi sur la joie, la puissance et la solidarité est une manière d’envisager les luttes sur le temps long et de déjouer l’épuisement et le découragement qui impacte souvent notre capacité d’agir.